Quartier des Pins maritimes, près de la Foire d’Alger. Sous un doux soleil de janvier, des dizaines d’ouvriers et de techniciens s’affairent à donner un coup de neuf aux locaux d’une ancienne centrale d’achat qui abriteront dans quelques mois le nouveau centre de traitement des demandes de visas Schengen pour la France.

Le centre, situé à mi-chemin entre l’aéroport international Houari Boumedienne et le centre-ville d’Alger, sera spacieux et ultramoderne, assurent les responsables de Capago Algérie, filiale de Capago International, une société française présente dans une douzaine de pays.

Capago est le nouveau prestataire visas de l’ambassade de France en Algérie.

Il va succéder à VFS Global et TLS Contact à partir du 8 avril prochain pour la réception des dossiers. Pour la prise de rendez-vous, Capago va prendre la main le 15 mars prochain.

Laurent Mallet, président et fondateur de la société mère, est sur place. Avec ses collaborateurs, il suit avec beaucoup d’attention l’avancement des travaux.

Le temps presse. Le centre doit ouvrir début avril et la société souhaite entamer son activité en Algérie en tenant tous ses engagements. D’ici-là, il faudra tout revêtir, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, aménager plus d’un hectare de bureaux et d’espaces d’accueil, mettre à leur juste place une infinité de fils et de réseaux…

Capago Algérie : « Le plus grand site de visas en Afrique »

Capago a mis la barre très haut, du point de vue de l’espace, des commodités, de l’accueil ou des procédures. “Ce sera le plus grand site de visas d’Afrique”, affirme Laurent Mallet à TSA qui a visité les lieux. “Probablement l’un des plus grands au monde”, renchérit Jean-Luc Bogros, directeur général délégué.

Les chiffres que révèlent les deux hommes traduisent l’importance du centre Capago Alger. Près de 12.000 mètres carrés de bâti, une capacité d’accueil de 1.500 demandeurs par jour, 750 places assises, 78 guichets, des centaines de places de parking, un centre d’appel, des espaces d’attente confortables, des cafétérias, des sanitaires…

Après avoir frôlé la barre des 800.000 demandes en 2015, les demandes de visa Schengen à partir de l’Algérie ont baissé à 136.000 en 2020 à cause du Covid-19, avant de remonter pour dépasser 400.000 demandes en 2023, dont 300.000 ont été accordés, selon les chiffres publiés par le site spécialisé Schengenvisainfo. La tendance est donc à la hausse. La demande devrait augmenter dans les prochaines années. En 2023, 166.000 demandes de visas Schengen d’Algérie ont été refusées.

les chiffres publiés par le site spécialisé Schengenvisainfo. La tendance est donc à la hausse. La demande devrait augmenter dans les prochaines années. En 2023, 166.000 demandes de visas Schengen d’Algérie ont été refusées.

Après les chiffres, les maquettes aussi promettent un site beau, grand et unique. En tout cas, le changement s’annonce spectaculaire par rapport aux conditions dans lesquelles les Algériens déposaient leurs demandes de visas jusque-là notamment dans le centre VFS Global d’Alger.

Visa pour la France : ce qui va changer pour la prise de RDV pour les Algériens

“Notre ambition est d’offrir un accueil de qualité pour les demandeurs, qu’ils soient en standard ou en premium, et avoir la capacité de recevoir chacun pour que le processus de demande de visa se passe le plus professionnellement possible, avec la meilleure qualité, la meilleure rigueur et le meilleur respect de chacun pendant cette démarche”, assure le patron de Capago.

Outre le parking assuré et les espaces de repos et de restauration, Capago a apporté de nombreuses autres nouveautés, dans l’accueil et les procédures notamment.

“Le bon accueil, ce n’est pas seulement un canapé et un jus d’orange”, explique M. Maillet.

Les demandeurs algériens de visa Schengen pour la France auront le choix de passer par la procédure standard ou premium, moyennant un supplément. Ils pourront aussi payer des services supplémentaires, comme la pré-vérification du dossier, l’aide au remplissage, un service de photo minute, l’acheminement du passeport à domicile…

Le nouveau système prend en compte aussi le phénomène de “vente des rendez-vous” constaté jusque-là. La numérisation totale du processus rend la pratique autant impossible qu’inutile.

Capago va « passer d’un système de proposition à un système d’attribution de rendez-vous pour le dépôt de la demande de visa », dévoile Laurent Maillet.

Capago Algérie : nouveaux services et fluidité

À Alger, les locaux de Capago sont conçus de manière à rendre fluide toute la procédure et à assurer le meilleur confort possible aux demandeurs.

“Je dis toujours à mes collaborateurs de réserver aux clients l’accueil qu’ils souhaitent pour leurs propres parents. Il est inconcevable que les gens soient accueillis dans des conditions difficiles”, révèle Laurent Mallet.

Chez Capago, les demandeurs de visas Schengen arrivent dans un espace de pré-attente, puis dans une zone d’attente et enfin passent aux guichets. Il y en aura 78 en tout, répartis entre trois espaces standards et un premium.

Tous les guichets sont accessibles aux personnes aux besoins spécifiques. Tout est calculé pour que la procédure dure le moins de temps possible. Au centre d’appel, 61 employés se chargeront de conseiller les demandeurs à distance.

Hormis les suppléments que les clients auront le choix de prendre ou pas, les services du nouveau prestataire n’auront aucune incidence sur les tarifs, qui sont préalablement fixés par le gouvernement français.

Capago International s’associe avec un partenaire algérien

Parallèlement à la poursuite des travaux sur le site d’Alger, Capago International a entamé les démarches pour créer, avec son partenaire algérien Isly Holding, une entreprise mixte algéro-française de gestion des 4 sites d’Alger, Constantine, Oran et Annaba, ainsi que les services annexes.

Capago International fait de la prestation visas depuis 2010. La société est présente dans une douzaine de pays, comme l’Afrique du Sud, le Benin, le Togo, l’Azerbaïdjan, la Guinée, le Burkina Faso, le Mali…

En cette année 2025, Capago fait un pas de géant en arrivant en Algérie où elle aura à traiter chaque année un marché important de demandes de visas pour la France.

“Nous sommes conscients de la tâche. Nous avons passé beaucoup de temps à répondre à cet appel d’offres. Sur le terrain, nous avons rencontré beaucoup de gens, nous avons entendu, écouté, étudié pour obtenir la quintessence, pour que ce parcours de demande de visa soit le meilleur pour tous”, rassure Jean-Luc Bogros.

Outre le centre d’Alger, trois autres ouvriront à la même date, le 8 avril, à Oran, Constantine et Annaba. Plus de la moitié des demandes de visa Schengen étant formulées à Alger, ces centres seront évidemment de moindre capacité d’accueil, mais auront la même identité visuelle et offriront les mêmes services que celui de la capitale.

Les équipes tentent de synchroniser pour que le planning soit partout respecté : ouverture des centres d’appels et activation des systèmes à la mi-mars, puis accueil des premiers demandeurs le 8 avril.