Après une semaine où la crise a atteint son pic entre l’Algérie et la France à cause de l’expulsion ratée d’un influenceur algérien, la tension est retombée entre les deux pays.
A Paris, la diplomatie semble avoir repris la main dans la gestion de la crise avec l’Algérie, la plus grave dans les relations entre les deux pays.
Après les interventions du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau qui a agité le spectre des représailles contre l’Algérie et celle de son collègue de la Justice qui a brandi la menace de la suspension de l’accord de 2013 sur l’exemption de visa des titulaires de passeports diplomatiques algériens, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.
Ce dernier a réaffirmé, à trois reprises, que la diplomatie française est du ressort du Quai d’Orsay seulement, alors que son collègue de l’Intérieur est en première ligne dans la gestion de la crise avec l’Algérie.
Paris réaffirme son attachement à la relation avec l’Algérie
« Nous restons très attachés à la relation que nous avons avec l’Algérie, qui est une relation ancienne, dense, importante. Et comme l’a dit le Ministre, ni la France, ni l’Algérie n’ont intérêt à ce que s’installe une tension durable entre deux pays voisins », a répondu le porte-parole du Quai d’Orsay ce mercredi à une question de savoir s’il y a un agenda sur l’évaluation des relations entre la France et l’Algérie et s’il y a un « répondant, côté Alger » ?
Le porte-parole de la diplomatie française a expliqué qu’il y a eu des « épisodes ces derniers temps qui ont été difficiles, mais ce qu’exprimait le ministre hier, c’était une volonté de continuer le dialogue et un message passé aux autorités algériennes pour leur dire que, bien évidemment, cette porte-là n’était pas fermée ».
La proposition de Barrot de se rendre à Alger pour aplanir les différends est toujours posée du côté français. « Donc c’est une proposition qui est sur la table. Pour le moment, nous n’en sommes pas du tout à caler une date. Nous attendons la réponse des autorités algériennes sur ce sujet ».
Pour le moment, la diplomatie algérienne n’a pas répondu officiellement à l’initiative du ministre français des Affaires étrangères de venir en Algérie pour discuter des sujets qui fâchent, avec de relancer une relation qui est réduite à sa plus simple expression depuis plus de cinq mois.
Déjà chancelante depuis des années avec des hauts et des bas, la relation entre l’Algérie et la France a plongé dans une crise inédite le 31 juillet dernier après la décision du président Emmanuel Macron de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
La crise s’est aggravée après l’arrestation et l’incarcération, la mi-novembre dernier, de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal suite à ses déclarations sur les frontières algériennes.
La dernière séquence de cette crise s’est déroulée début janvier après l’arrestation d’influenceurs algériens en France pour « appels à la violence » et à « la haine ». L’expulsion ratée de l’un deux a aggravé la situation, avec des menaces de représailles de la part de Paris.