Alger va changer d’aspect. La ville blanche pourrait retrouver sa blancheur, et bien plus. Elle sera dotée de hauts immeubles ultramodernes et d’infrastructures touristiques et autres qui lui confèreront une autre place dans le bassin méditerranéen et au-delà.
C’est la promesse du plan de modernisation de la capitale algérienne, dévoilé ce lundi 16 décembre devant le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Les images des maquettes présentées lors d’une cérémonie au Palais de la culture sont simplement sublimes. A peine dévoilées, elles font déjà rêver les Algérois et toute l’Algérie.
Sous la pression d’une démographie galopante, Alger a oublié de se faire belle. L’urgence, il est vrai, était de loger tout le monde, avec tout ce que cela nécessite comme voiries et réseaux, écoles, structures de santé, transports…
La ville s’est développée, s’est agrandie vers les hauteurs et la plaine de la Mitidja, mais, hélas, pas de la meilleure des manières.
Place donc à un développement harmonieux, étudié dans le cadre d’une stratégie aux contours et aux objectifs clairs.
Les maquettes impressionnantes du plan de modernisation d’Alger
Si le plan tient toutes ses promesses et les maquettes traduites dans la réalité, la capitale algérienne du futur sera unique en son genre avec cette troisième strate qui s’ajoutera à la vieille Casbah, héritée de la présence turque, et au centre-ville à l’architecture haussmannienne datant de la période coloniale, le tout rafraîchi.
Alger a déjà franchi ces dernières années plusieurs étapes dans son processus de modernisation. Elle s’est notamment dotée d’un métro qui couvre presque tout le centre-ville et une partie de la banlieue est, d’une nouvelle aérogare internationale, de grands stades de football ultramodernes, d’une mosquée parmi les plus belles et les plus grandes au monde, un tramway…
De très hauts immeubles vitrés se sont mis aussi à sortir de terre, comme celui qui abritera le futur siège du ministère de l’Habitat, du côté de Dely Brahim, ou encore celui, fonctionnel, d’une banque arabe à El Biar, tout près d’une nouvelle faculté de médecine ultra moderne, un centre d’habitations et universitaire gigantesque à Sidi Abdallah… De grands travaux d’aménagement ont été aussi lancés, sur l’Oued El Harrach et surtout la baie d’Alger, un site naturel unique.
Pour Alger, le temps est venu de se faire belle
Le plan dévoilé ce lundi s’inscrit dans la poursuite de cette dynamique de modernisation, avec l’ambition de faire d’Alger une ville moderne encore plus attrayante.
La Casbah ne sera pas en reste. C’est « l’âme et le socle de la capitale du pays », a souligné le président Tebboune, aux responsables du projet. Cette « cité antique » doit retrouver « son lustre d’antan » et son identité architecturale et historique préservée, a-t-il insisté. Un haut lieu de la culture en perspective.
L’Etat doit intervenir pour racheter les vieilles bâtisses auprès des particuliers pour en faire des centres d’activités culturelles, artistiques, touristiques et artisanales, a suggéré le chef de l’État.
Le plan est tout en couleurs. D’abord « blanc », pour redonner à la ville sa blancheur qui faisait sa réputation. Il s’agit de réhabiliter les bâtisses existantes. Il est aussi prévu un « plan jaune » destiné à améliorer la mobilité, un « plan vert » pour les équilibres écologiques et un autre « bleu » dont l’objectif est de « reconnecter Alger à la mer ».
Pour quel coût ?
Face à la Méditerranée, la baie d’Alger, l’une des plus belles au monde, changera d’aspect et tout le front de mer fera peau neuve. En blanc évidemment. Ryad El Fethi, qui abrite le plus grand monument de la capitale, sera aussi mis au diapason de ce qui se fait de par le monde.
Surtout, Alger se dotera d’un aquarium, et pas n’importe lequel. « Le plus grand de tout le bassin méditerranéen", selon le vœu du président Tebboune.
Ce sont quelques projets, parmi de nombreux autres, qui contribueront à concrétiser l’ambition qu’Alger ne cache plus : garantir à ses habitants « un cadre de vie agréable avec des installations et des infrastructures modernes dignes des grandes capitales dans le monde ». Et surtout devenir un « pôle de rayonnement arabo-musulman, africain et méditerranéen ».
Il reste les délais de réalisation et le coût d’un tel projet qui n’ont pas été dévoilés. Lors de la présentation, le président Tebboune a insisté sur la « nécessité de définir les délais et de prévoir des plans quinquennaux » pour évaluer l’avancement de la réalisation et déterminer le budget.