Société

Voyage habité de la Nasa vers la Lune : un Algérien dans le programme

La NASA envisage d’envoyer un voyage habité vers la lune en 2026, près de six décennies après la première et unique expérience du genre en 1969. Dans l’équipe du programme Artemis de la célèbre agence américaine, il y a un Algérien. Karim Bouchoucha est aux manettes d’un segment important du programme, les télécommunications.

Le parcours de ce jeune ingénieur né et formé en Algérie a de quoi tordre le cou à certains préjugés. Karim est né à Aokas, dans la wilaya de Béjaïa, il y a 41 ans. Il a fait toute sa scolarité, jusqu’au Bac, dans la petite ville balnéaire avant de faire des études d’ingénieur à l’INELEC de Boumerdes.

Arrivé aux États-Unis en 2007 dans le cadre de la Green Card, il a fini par intégrer le temple de la haute technologie spatiale américaine, la NASA.

Arrivé avec une Green Card aux USA, il finit à la Nasa

Il se souvient encore du moment où il a foulé le sol américain pour la première fois. Le 7 mars 2007, il est sorti de l’aéroport d’Orlando en Floride, à 2 h 00 du matin. À la chaîne web Médiane Découverte, qui lui a consacré un mini-reportage, il raconte avoir été impressionné en voyant la ville américaine pour la première fois.

Après quelques petits métiers, comme agent d’entretien dans une agence de location de voitures puis comme réceptionniste d’hôtel, il sait qu’il n’était pas à sa place. Tout en reprenant ses études, il travaille dans un call-center d’un fournisseur d’accès Internet, télévision et téléphonie, la Bright House Networks. C’est là qu’il a définitivement plongé dans l’univers technologique américain.

Karim Bouchoucha, un Algérien dans le programme de la NASA vers la Lune

En 2017, dix ans après son arrivée aux États-Unis, il s’est estimé suffisamment armé pour voir plus grand. Il n’a pas hésité à postuler à la NASA. Un entretien d’une demi-heure par Skype a suffi pour convaincre les recruteurs de la plus grande agence spatiale au monde.

Le 20 mars 2017, il se retrouve, pour sa première journée de travail, devant le fameux building du centre Kennedy, omniprésent au cinéma et à la télévision et qui “a vu naître le programme Apollo”. Un moment “exceptionnel”, décrit-il. À l’intérieur, il découvre “la consistance et la grandeur de la NASA” où “rien n’est laissé au hasard”.

Passée l’émotion, il se met au travail et gravit les échelons. Intégré au programme Artémis, il sera au bout de cinq ans promu à la tête d’une équipe de cinq ingénieurs en télécommunications.

Ascension fulgurante

Le moment le plus fort et le plus mémorable pour lui c’est le lancement du premier voyage (inhabité) d’Artemis le 16 novembre 2022. Il était dans la salle de lancement et n’en revenait pas. “Je tenais à vivre ce moment. C’est une fierté énorme, beaucoup d’émotion, beaucoup d’intensité, de concentration et de tension aussi”, se souvient-il.

Dans deux ans, il sera sans doute de nouveau dans la salle de lancement du voyage habité, un moment historique pour toute l’humanité.

Prié de livrer le secret d’une telle ascension fulgurante, Karim Bouchoucha conseille aux jeunes de simplement “rêver”, avoir un objectif et “se donner toutes les chances et tous les moyens de l’atteindre”, tout en étant “discipliné, rigoureux et consistant”.

Quand on se lève le matin, il faut se demander : qu’est-ce que je peux faire de mon temps et qu’est-ce que je peux accomplir aujourd’hui”, dit-il. “Ce n’est pas compliqué, c’est juste rigoureux”, insiste le jeune ingénieur algérien.

 

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