Ces derniers jours, des sites d’information et des forums affirment que AliExpress va bientôt permettre aux Algériens de payer en dinar algérien (DZD) leurs achats sur la célèbre plateforme de commerce électronique chinoise, précisément à partir du 24 février.
L’annonce a rapidement fait le tour des réseaux sociaux, laissant croire que les consommateurs pourront régler leurs achats sur le site chinois de commerce en ligne avec des cartes bancaires locales, notamment la carte Dahabia. Qu’en est-il vraiment ? Décryptage.
AliExpress va bientôt accepter le dinar algérien : info ou intox ?
Avant de s’attaquer à la rumeur concernant AliExpress, rappelons que le dinar algérien (DZD) n’est pas une monnaie convertible pour l’ensemble des transactions commerciales.
Cela rend l’annonce de l’acceptation du paiement en DZD techniquement impossible. Pourtant, des forums et des sites de fake news continuent de la relayer et induisent en erreur les internautes.
Contrairement à ce que certains affirment, il n’y a aucune possibilité légale ou bancaire qui permet aux Algériens de payer des achats sur des sites étrangers en dinar algérien.
La réglementation algérienne n’autorise actuellement la convertibilité du dinar que dans deux cas : l’importation de biens ou de services par des entreprises disposant d’autorisations ; et l’allocation touristique qui permet aux particuliers d’accéder au droit de change pour voyager à l’étranger.
De ce fait, les consommateurs lambda ne peuvent pas utiliser leur compte bancaire en dinars pour payer sur des sites étrangers comme AliExpress.
Les internautes s’interrogent sur une annonce trompeuse
D’après certains sites d’information, AliExpress, le site de commerce du groupe chinois Alibaba, a informé ses partenaires via un mail portant sur l’acceptation des paiements en monnaie locale à partir du 24 février 2025. Un changement qui devrait concerner l’Algérie, le Maroc, l’Égypte, l’Éthiopie, la Tanzanie et l’Afrique du Sud.
Détail crucial : même si un site décide d’accepter une devise, il dépend de l’aval des autorités locales. Il faut également que des banques locales permettent ce type de transactions.
À l’heure actuelle, ce n’est pas le cas pour le dinar algérien : en l’absence d’une infrastructure bancaire adaptée, l’annonce relayée depuis quelques jours est sans effet sur la réalité du terrain.
Sur des forums populaires comme Reddit, de nombreux internautes ont cherché à vérifier la fiabilité de cette information. L’un d’eux, un redditor qui a posté ses impressions sur le fil de discussion Algeria, raconte :
« Aujourd’hui, je suis allé à ma banque spécifiquement pour ça, et la réponse a été claire : il n’y a aucune banque en Algérie qui offre des cartes Visa en DZD pour les paiements internationaux ».
Sur le même fil, d’autres intervenants citent l’exemple de Google, qui propose le dinar algérien comme devise d’affichage mais ne permet pas les paiements en DZD.
« Google a déjà cette option depuis longtemps, mais peut-on payer YouTube Premium en DZD ? Bien sûr que non ! », lit-on.
Aucune déclaration officielle des autorités algériennes
Certains internautes soulignent que ce n’est pas la première fois que des entreprises cherchent à intégrer le e-paiement en Algérie. D’après un Redditor, « le fondateur de la plateforme Chargily a révélé que AliExpress et Temu avaient déjà tenté de négocier une solution, mais que les discussions avaient échoué en raison des difficultés d’implémentation ».
Si cette information est vraie, elle montre bien que la mise en place de tels services est loin d’être simple.
L’engouement autour de la rumeur concernant les paiements en DZD sur AliExpress illustre le besoin des Algériens d’accéder aux paiements en ligne sur des sites étrangers.
Cette possibilité n’est cependant qu’illusoire, tant qu’aucune confirmation officielle des autorités algériennes et des banques locales n’a été donnée.
Encore une fois, aucun site étranger ne permet à ce jour de payer en dinar algérien, parce que ça supposerait la convertibilité totale de la monnaie nationale, ce qui n’est pas le cas. Toute information contraire relève de la fake news.