Les observateurs du football algérien sont unanimes : Youcef Belaïli est un joueur pétri de talent, mais il est passé à côté d’une grande carrière à cause de son comportement sur et en dehors des terrains.
Dimanche, à l’occasion du quart de finale de coupe d’Algérie qui a opposé le MC Alger au Widad de Tlemcen au stade du 5 Juillet, l’international algérien a encore prouvé que ce jugement porté à son égard n’est pas sévère.
Moteur de l’équipe d’Algérie lorsque celle-ci dominait le football africain sous la houlette de Djamel Belmadi, Youcef Belaïli n’a toutefois jamais réussi à susciter l’intérêt d’un grand ou même moyen club d’Europe.
Le comportement indigne de Youcef Belaïli
(Source : compte Facebook / Karim Jsk Alger) pic.twitter.com/kZjSMvERpo— TSA Algérie (@TSAlgerie) April 15, 2024
À 32 ans, le bilan de sa carrière se limite à des passages dans des clubs algériens, tunisiens et du golfe, ainsi que des expériences éphémères et ratées dans les modestes clubs français d’Angers et de Brest.
Cela se comprend quand on sait que Belaïli manque de rigueur et de discipline pour un joueur professionnel. Il est, en effet, rare qu’il aille au bout de son contrat avec un club.
Alors qu’il évoluait à l’USM Alger, au tout début de sa carrière, il a été contrôlé positif à une substance prohibée et suspendu deux ans. Après plusieurs années d’instabilité, il a atterri cette saison au MC Alger avec lequel il est en passe de décrocher le titre de champion d’Algérie. Mais son comportement sur le terrain, et même en dehors, n’a pas trop changé.
En septembre dernier, il a été impliqué, avec des membres de sa famille, dans une rixe chez lui à Oran. En février, il a suscité l’indignation du public sportif algérien en s’en prenant à l’arbitre d’un match de championnat face au CS Constantine pour une décision anodine, un coup-franc en faveur de l’équipe adverse.
Les internautes en avaient voulu à l’arbitre en ne brandissant pas au joueur le carton rouge qu’il méritait amplement.
Youcef Belaïli peut-il encore avoir sa place en équipe d’Algérie de football ?
Ce dimanche 14 avril, il a récidivé de manière encore plus inacceptable, d’autant plus que l’arbitre dont il a contesté les décisions avec véhémence était une femme.
Ghada Mahat a dirigé la rencontre des quarts de finale de la coupe d’Algérie entre le MC Alger et le Wa Tlemcen, devenant la première femme en Algérie à arbitrer un match d’un tel tour de la compétition.
La jeune femme avait besoin de soutien et pouvait légitimement s’attendre à mieux d’un joueur qui a porté pendant de longues années le statut de cadre de l’équipe nationale d’Algérie.
La prestation de la femme arbitre a été unanimement saluée, mais Youcef Belaïli lui a donné du fil à retordre par ses protestations répétées qui lui ont d’ailleurs valu d’être averti. Le match s’est terminé par 2-0 en faveur du MCA et Belaïli n’avait nullement besoin de se donner en spectacle de cette manière. Sur les réseaux sociaux, la vidéo de son comportement indigne avec l’arbitre suscite l’indignation.
Sur l’une des séquences, on voit le joueur tenter de prendre le bras de l’arbitre pour l’empêcher de sortir un carton jaune. On le voit aussi trop coller à elle pour l’intimider, malgré la présence d’un de ses coéquipiers qui tente de le calmer, en vain.
Après une action dans la surface, Belaïli s’effondre et réclame vigoureusement un penalty, en demandant à l’arbitre d’aller consulter la VAR.
Les dirigeants du MCA et du football algérien doivent réagir pour mettre fin aux comportements d’un joueur qui se considère intouchable et dont le comportement peut influer sur celui des supporters dans les tribunes.
Écarté pendant de longs mois de l’équipe nationale par l’ancien coach Djamel Belmadi, Youcef Belaïli a été rappelé pour la CAN 2023 en Côte d’Ivoire, sans toutefois être de quelques utilités pour les Verts qui ont quitté la compétition dès le premier tour. Au contraire, de nombreux supporters ont jugé médiocres les prestations de l’ancien joueur d’Angers et ont réclamé sa mise sur le banc.
Le nouveau sélectionneur Vladimir Petković, nommé en février, ne l’a pas convoqué pour le tournoi international de mars, au même titre que de nombreux « anciens », comme Islam Slimani, Riyad Mahrez ou Rais M’bolhi.
Le niveau montré par les nouveaux face à la Bolivie (victoire 3-2) puis l’Afrique du Sud (3-3) a fait dire à beaucoup d’observateurs que l’avenir de l’équipe nationale se fera sans certains des joueurs écartés par Petković.
Cela risque d’être particulièrement le cas pour Youcef Belaïli qui ne manque décidément plus une occasion pour aggraver son cas.
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